Ambroise Garel

Alternatives à l’achat d’un système de sécurité

La recrudescence de la criminalité, qui depuis le temps qu’on en entend parler a dû atteindre un niveau si élevé qu’on se demande comment il est encore possible de faire trois pas hors de chez soi sans qu’une dizaine de solides gaillards ne se disputent la primauté du tranchage de notre gorge — ce qui, soit dit en passant, nous laisserait une occasion de détaler —, contraint les créateurs de systèmes de sécurité à concevoir des moyens sans cesse plus innovants de protéger les biens, ainsi que les personnes nécessaires à leur fabrication et à leur achat.

Pareille course à l’armement, comme toutes celles qui, depuis que le monde est monde, nous ont fait graduellement passer de la massue au F-35 Lightning II, a toutefois l'inconvénient d’engendrer des dépenses considérables, lesquelles peuvent vite s’avérer prohibitives pour les particuliers les moins fortunés, qui se retrouvent dans la situation paradoxale de devoir revendre leurs biens afin d’acheter le dispositif nécessaire à leur protection.

Heureusement, comme s’en sont également aperçus les humains il y a fort longtemps à en croire les inscriptions « cave canem » retrouvées sur les murs des villas de Pompéi, la simple menace d’un péril peut suffire à dissuader les malandrins. C’est probablement pourquoi on trouve désormais sur les portes de nombreux bâtiments de nos villes, presque aussi fréquents que les panonceaux « gaz à tous les étages » de jadis, de petites plaques nous informant que l’immeuble dont nous pourrions être tentés de franchir la porte est placé « sous surveillance électronique ».

Sans nier leur caractère dissuasif (jamais, à titre personnel, je n’ai chercher à savoir si ladite « protection électronique », aussi vague qu’inquiétante, était réelle ou pas, et quels seraient ses effets sur mon intégrité physique), il est toutefois permis de remarquer qu’une menace trop souvent proférée finit par perdre de son effet et que les cambrioleurs, sans doute d’un naturel plus audacieux que le mien, ont probablement depuis fort longtemps cessé de redouter un avertissement si omniprésent qu’il a fini par devenir invisible — et cela d’autant plus s’il leur est déjà arrivé par le passé de pénétrer sans conséquence dans des lieux pourtant supposément « protégés électroniquement ».

C’est pourquoi le temps est venu de suggérer quelques messages alternatifs qui sauront semer la terreur de façon efficace et renouvelée dans le cœur de tout cambrioleur en puissance.