Immobilier, fiscalité, investissement : les conseils de nos experts
Afin que votre patrimoine et vous-même débutiez la nouvelle année dans les meilleures conditions possibles, L’Insolithe a choisi de solliciter ses experts afin qu’ils vous fournissent leurs meilleurs conseils et astuces.
Théophile Chauve, expert immobilier
Le viager a longtemps été un moyen apprécié des Français pour acquérir un bien immobilier à prix modeste, mais l’augmentation continuelle de l’espérance de vie rend cet investissement de plus en plus hasardeux. C’est pourquoi les experts de mon cabinet sont de plus en plus nombreux à vous recommander de ne pas attendre le départ ou la mort de l’occupant précédent pour occuper les lieux, en particulier lors d’une acquisition en viager.
Songez-y : une personne âgée prend peu de place, mange à peine et sera souvent trop frêle pour se défendre lorsque vous prendrez d’assaut son appartement pied de biche en main. Une fois dans la place, il ne vous restera plus qu’à la restreindre dans un coin pour profiter pleinement et dès aujourd’hui d’un bien acquis à un tarif bien inférieur à celui du marché !
Le + de notre expert : Assurez-vous que le crédirentier n’a pas utilisé le bouquet pour faire l’acquisition d’une porte blindée, ce qui compliquerait votre entrée par effraction.
Jean-François Lemaigre, expert fiscalité
Durant mes plus de trente ans d’expérience dans l’optimisation fiscale, j’ai pris connaissance d’un grand nombre d’astuces simples qui permettront à tout un chacun, qu’il dispose de revenus importants ou modestes, de réduire sa contribution au trésor fiscal. Mais j’ai surtout découvert que la plupart des contribuables se font de l’optimisation fiscale une idée caricaturale, pour ne pas dire totalement erronée, qui les pousse à commettre des erreurs faciles à éviter.
NE FAITES PAS : Contrairement à ce que prétend la rumeur, il est inutile de commencer à remplir votre déclaration en déclarant que vous êtes décédé au cours de l’année précédente. L’administration fiscale, qui en a vu d’autres, se doute bien que les morts sont incapables de déclarer leurs revenus. De plus, vous risqueriez d’être recruté dans l’armée des morts, à laquelle tout contribuable récemment décédé doit deux ans de service militaire dans la guerre éternelle qu’elle livre aux forces du Tartare.
FAITES : Lorsqu’on vous demande de combien de parts est constitué votre foyer fiscal (une part pleine par adulte, une demie par enfant), répondez « zéro ». L’administration fiscale, placée devant la situation inextricable d’un contribuable bien vivant à la tête d’un foyer fiscal fantomatique, sera bien embêtée et n’aura d’autre choix que de vous laisser partir sans payer.
NE FAITES PAS : Minorer, même de façon très modeste, les sommes indiquées sur votre déclaration ne vous permettra pas de faire de grosses économies et vous vaudra très certainement un contrôle fiscal. En cette époque de déclarations pré-remplies, soyez assuré que l’administration sait parfaitement quels sont vos revenus et ne vous pose la question que par politesse.
FAITES : Au lieu de minorer vos revenus, majorez-les ! N’hésitez pas à y aller fort, à déclarer des millions de revenus immobiliers et un salaire à huit chiffres. Tant qu’il reste des cases, ajoutez des zéros ! Le but, bien sûr, est d’intimider la personne qui sera chargée de votre dossier et qui, face à tant d’opulence, perdra ses moyens et n’osera pas vous réclamer quoi que ce soit.
Léonard Bidet, expert investissements
Investir en bourse a quelque chose d’intimidant pour le béotien, et c’est bien normal. Contrairement aux livrets et autres comptes garantis que le Français moyen a l’habitude d’utiliser pour son épargne, les placements boursiers comportent en effet des risques de perte en capital qui peuvent les faire passer, aux yeux des non-spécialistes, pour de vulgaires casinos. Il existe pourtant des moyens simples de réduire le risque afin de faire de l’investissement en actions le centre de votre stratégie d’épargne.
N’achetez pas d’actions de sociétés qui existent. Les actions de ces dernières ont en effet tendance à souffrir de cours particulièrement instables. Qui a envie d’acheter 10 ce qui demain ne vaudra peut-être plus que 9 ? À la place, investissez plutôt dans des sociétés qui ont fait faillite il y a dix ans et n’existent plus : vous aurez ainsi la certitude d’un cours parfaitement stable, qui vous mettra à l’abri de toute mauvaise surprise. Si, plus que l’incertitude, c’est l’investissement nécessaire qui vous dissuade de vous lancer en bourse, choisissez plutôt des actions d’entreprises qui n’existent pas encore : leur valeur étant actuellement de zéro, vous bâtir un portefeuille ne vous coûtera rien, et vous aurez de plus la certitude que sa valeur ne peut qu’augmenter !
Prenez en main votre destin d’investisseur. On l’entend souvent, les petits porteurs ne seraient que des pigeons, sans aucun pouvoir décisionnaire à côté des actionnaires plus importants. Ce n’est pas totalement faux et peut faire peur : il n’est jamais agréable d’investir ses économies dans une entreprise pour voir ensuite son conseil d’administration enchaîner les décisions catastrophiques. Pour éviter ce genre de déconvenues, il existe pourtant une solution très simple : créez votre propre entreprise. Commencez petit, recrutez peu à peu, faites-la grandir au niveau national puis international et ouvrez son capital sur les marchés publics. Vous voici à la tête d’une multinationale dont vous êtes l’actionnaire majoritaire. Voilà qui va faire du bien à votre épargne !