Ambroise Garel

Mise en garde contre les névroses thérapie-résistantes

On ne peut qu’être convaincu, surtout après avoir passé une heure sur les réseaux sociaux à constater combien la population générale en aurait besoin, que la démocratisation des psychothérapies et la normalisation du recours à un professionnel de la santé mentale constituent de grandes avancées en matière de santé publique. Elles sont néanmoins à l’origine d’un nouveau phénomène qu’aucun des pères de la psychanalyse n’avait envisagé : l’apparition de névroses thérapie-résistantes.

À l’instar des bactéries échappant de plus en plus fréquemment aux antibiotiques à large spectre, les névroses ordinaires, exposées de plus en plus fréquemment à des traitements de nature psychothérapeutiques, subissent une pression évolutive qui sélectionne les plus résistantes d’entre elles, qui n’ont plus qu’à se reproduire en contaminant l’entourage du patient¹.

Afin de réduire les conséquences de ce qui pourrait devenir une crise de santé publique majeure au cours des prochaines décennies, le ministère de la santé incite les Français à suivre quelques recommandations simples.

Ces consignes seront présentées au public dans deux brefs spots télé intitulés « Le divan, c’est pas automatique » (réalisation : Jacques Séguéla) et « La libre association c’est bien, en abuser ça craint » (réalisation : David Lynch).

¹ Il est évident que les névroses sont contagieuses, c’est même à cela qu’on reconnaît chaque catégorie socioculturelle d’une population.